Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Bière, Coca-Cola ou urine de chameau ? Par Amin ZAOUI

Publié par The Algerian Speaker sur 11 Septembre 2017, 17:25pm

Catégories : #DEBATS A BATONS ROMPUS(hiwar bila houdoud)

Quand Riyad avance et Alger recule, chroniques d’une tragédie historique !
On avait un grand rêve ! Nous voi...ci dans la gueule d’un grand cauchemar !
En 1954, nous étions un pays colonisé mais nous avions Kateb Yacine, Mohammed Dib, Malek Haddad, Jean Amrouche, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Nabile Fares, Malek Ouari…
En 195,7 nous étions en pleine guerre de libéra
tion et nous avions des femmes qui vénéraient la liberté, la beauté et l’écriture, Assia Djebar, Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouhired, Baya la peintre, Anna Greki, Merième Ben.. En 1954, eux, les gens de Riyad, n’avaient qu’une mer de sable chaud, des chameaux et les premiers puits de pétrole régentés par des sociétés américaines multinationales.
En 1962, nous avions notre indépendance et beaucoup de cimetières des chouhada. Et nous avions un rêve !
Et eux, les gens de Riyad avaient la Kaaba et quelques autres puits de pétrole et d’autres troupeaux de chameaux et le sable chaud sous les pieds nus ou dans des sandales en peau de chèvre.
En 1965, nous avions des belles villes propres et culturelles, des trottoirs avec des arbres et des centaines de salles de cinéma et des galeries d’arts. Nous avions des villes inégalées, à nulle autre pareille, dans le monde arabo-musulman : Oran, Annaba, Alger, Constantine, Skikda, Saïda, Biskra, Mostaganem, Béjaïa, Cherchell… Eux, les gens de Riyad, à cette époque, avaient des tentes et quelques premiers fusils de chasse, des sacs de baroud et encore quelques puits de pétrole de plus, des sandales fabriquée en Angleterre et des comptes bancaires. Derrières les troupeaux de chèvres marchent des troupeaux de femmes, plutôt des créatures qui ressemblent aux femmes sous des voiles ou sous d’autres tentes !
Et nous avions des beaux villages, El Maleh, Sour El-Ghozlane, Aïn El Hammam, Azeffoun, Hassi El Ghalla, Ghazaouet, Delles, Laghouat, Boufarik... et chaque village avait sa fête !
Eux, ils avaient la prière, beaucoup de pèlerins, des chouyoukhs émetteurs des fatwas contre la femme et contre nous, et ils avaient des sandales en soie et encore d’autres puits de pétrole et d’autres comptes bancaires.
Et une belle voix du muezzin de la Kaaba !
En 2012, cinquante ans d’indépendance, un demi-siècle, nous, nous avons démoli nos villes. Altéré nos villages. Assassiné nos arbres.
Nous avons dressé des tentes dans les rues de nos belles villes et dans les alentours. Nous avons lâché nos moutons dans les places publiques et sur les terrasses de café. Nous avons enfilé des sandales en caoutchouc made in Arabie ou in Chine. Les Américains ont creusé, pour eux ou pour quelques-uns de nous, quelques puits de pétrole nationalisé !
En 2012, eux, les gens de Riyad, sont arrivés à planter des villes dans le sable, des aéroports, des maisons d’édition, des trains et des hôpitaux. Ils sont arrivés à cultiver des arbres, du gazon et même du blé ! Ils ont construit des palais des Mille et Une Nuits sur le sable avec des climatiseurs américains, des eunuques européens et des servantes importées du Maghreb et d’Egypte.
En 2012, nous, nous avons chassé les femmes de l’espace public. Nous avons assassiné notre langue en la remplaçant par leurs langues ou leurs parlers !
En 2012, nous n’écoutons que leurs prédicateurs violents. À nos yeux, chez nous, ces chouyoukh sont vus comme des prophètes. On les adore un peu plus que Dieu !
En 2012, nous avons abandonné notre mode vestimentaire, les hommes et les femmes, et nous avons enfilé leurs qamis, leurs abayas, leurs voiles et leurs sandales en peau de chameau ou en peau de chèvre ou en caoutchouc !
En 2012, nous sommes collés à leur écran de télévision, regarder Arab idol, écouter leurs informati9ons, leurs leçons religieuses et leur poésie ( Al Nabaty) !
En 2012, nous cherchons l’authenticité, l’identité, en nous nous métamorphosons en eux, habitant leur peau.
En 2022, eux, les gens de Riyad, ouvriront des villages et des villes touristiques, un projet touristique délirant, où les femmes prendront leur bain de sable et nageront tranquillement dans l’eau bleue de la mer rouge ! et où on se sert une bière allemande ou un whisky anglais et même une cigarette de hachich marocain, pourquoi pas !
Nous, le dos à la mer, fixant le sable et l’Orient de ces chouyoukh, nous oublions de regarder vers le nord !
En 2030, les rues de nos villes, jadis belles et culturelles, seront remplies de sable, nous troquons nos voitures contre des chameaux. En 2030, eux, les gens de Riyad, boiront du Coca-Cola ou de la bière, et nous, sous les cris Allah Akbar et alhamdulillah, nous boirons l’urine du chameau béni par la baraka de leur chouyoukh en visite en Allemagne ou en Suisse.


A méditer
 
 
 
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